Méthodologie

Penser le design, mais penser avec les autres

Christophe

23 décembre 2021 • 7 min de lecture

Comment être un designer modulable et adaptable ?

Le design est une profession regroupant une multitude de méthodologies diverses et variées. Être designer c’est être capable d’identifier les besoins et les freins de ses utilisateur.trice.s.

Pour cela, nous savons tous que celui.celle que nous devons garder en tête, est celui.celle pour qui nous concevons notre produit ou notre service : notre utilisateur.trice.s final.e.

Dans l’inconscient collectif, un designer se doit d’être un « créatif un peu barré », quelqu’un capable de déployer l’effet « waouh » à travers son esthétisme. Ce travail est régulièrement réduit à cet esthétisme et la phase visible de l’iceberg. Après tout, nous ne pouvons pas en vouloir à certains de nos interlocuteurs de mal connaitre notre métier.

Il est de notre responsabilité de démocratiser ses pratiques et sa discipline. 

Il est important pour les experts de notre métier de transmettre les vraies clés sur ce que peut apporter le design dans ce « beau monde ».

Quid de l’impact du design sur les organisations et la cité ?

Nous entendons très souvent parler de design par l’innovation sur les organisation.

Un designer peut concevoir un système, une organisation, un espace, une dimension organisée et régie par des interactions humaines, technologiques ou sociétales.

Pour appréhender cette organisation, il est important pour nous, designer de comprendre nos utilisateurs.trice.s et nos client.e.s.

Bien évidemment, nous ne sommes que des être humains, avec des préférences, et des choses qui nous dérange.

Néanmoins, nous nous devons d’être capable de nous ouvrir sur l’ensemble des spectres technologiques et humains sur lesquels nous devons intervenir. Beaucoup de designers limitent leurs capacités d’exploitation sur l’aspect technique et constructif de leur service.

Pour être capable de tordre ses problématiques et d’approfondir l’approche systémique de nos utilisateurs.trice.s, le designer se doit d’être curieux, de s’intéresser (de prêt ou au moins de loin) à l’économie, la sociologie, la finance, la santé et d’être capable de comprendre comment fonctionne ces systèmes d’un point de vue macro.

Si nous devions prendre l’exemple du domaine de la santé, pour savoir comment nous pouvons apporter de la valeur dans des usages médicaux, il est pas seulement important de comprendre ce que n’ont pas les humains confrontés au médical, mais il faut également appréhender la manière dont fonctionne une institution dans le secteur de la santé (hôpital, agence de santé, institution et politique publique médicale, etc.).

Différents personas chez les designers

Sur un projet semblable, il y’a deux types de designers et ces derniers laissent des impressions très différentes à leur client.

Il y’a le designer qui répond à un besoin très correctement et qui livre un travail excellent à son client. Il fournit un service bien pensé, très engageant, esthétiquement attractif et muni d’une usabilité inéprouvable à toute épreuve.

Il y’a l’autre designer qui va apporter un service à son client, mais le laisser avec des interrogations et des questions ouvertes. Ce designer va aider le client à sortir des sentiers battus et à se remettre en question sur les méthodes d’acquisition de son produit.

Un bon entrepreneur est un entrepreneur qui sait se renouveler constamment, mais il n’est pas toujours évident pour une personne travaillant intensément beaucoup sur son approche business et/ou sa vision produit, de prendre une hauteur à réinteroger son environnement. C’est aussi pour cela que celui-ci se fait accompagner de consultants et d’experts pour l’aider à consolider son approche.

Nous savons toutefois que beaucoup d’entrepreneurs ont une idée fixe sur leur proposition de valeur (ils connaissent leur marché, leurs concurrents, leurs utilisateur.trice.s, (si, si, je vous jure, ils les connaissent tous, du premier au dernier, « je connais mes utilisateur.trice.s ! » 😉 ) mais il est de votre devoir en tant que designer de suggérer des idées à travers quelques rapports d’étonnement. Ces conseils ne seront pas forcément appliqués du premier coup, mais ils sont conscientisés par vos interlocuteurs, malgré vous même, et ils vous en remercieront…

Un jour peut être… Bref, on s’en fout, vous le faites avant tout pour l’amour du design et de ses impacts auprès de la société et de l’usage, et non pour celui de votre client.

Je considère que d’un point de vue personnel, la partie la plus intéressante commence au moment où l’autre designer a commencé à faire tester un produit. Le plus important n’est pas le produit fini dans son ensemble, car dans la conception, il n’y a pas de finalité, il n’y a que des constats d’opinion qui tendent à faire émerger de nouvelles problématiques de manière constante.

Pour ma part, je pense qu’il est important et primordial de pousser le client à s’interroger sur le besoin de ses utilisateur.trice.s.

Le designer doit être capable d’appréhender la dimension économique, écologique et éthique de la valeur de service et de la valeur business, bien au delà des compétences et des qualités créatives que lui incombe son métier.

Les questions à poser au client et/ou à l’organisation relatives à l’impact business ou social sont tout aussi importantes que sur l’impact utilisateur.trice.s.

La différence entre les deux est le fait que l’organisation concerne des impacts généraux.

Si nous partons du principe qu’une fonctionnalité identifiée pour plusieurs utilisateur.trice.s est un besoin à titre individuel, qu’en est-il à l’échelle d’un groupe ?

Comment transmettre ?

Il est important d’expliquer les rouages et les différentes méthodologies appréhendées sur un sujet au client.

Travailler dans son environnement ne permet pas au client de décoder le temps appliqué sur nos sujets et de comprendre pourquoi certaines étapes ont été établies de manière spécifique sur le projet. Cela permet déjà dans un premier temps d’assurer une forme de transparence vis à vis du client qui lui permet de considérer les efforts engagés dans votre collaboration, mais également de justifier l’ensemble de vos prises de position sur la durée du projet.